La Manufacture Leroux, installée à Joigny au nord de la Bourgogne, fabrique artisanalement des Couleurs à l’Huile Fines et Extra-Fines pour Artistes, de qualité supérieure depuis 1910.
Cette histoire qui dure depuis 111 ans évolue mais ne change pas. Les méthodes de fabrication restent à ce jour inchangées. L’utilisation de pigments d’origine naturelle ou synthétique, mélangés principalement à l’huile de lin première pression à froid, et pour certaines couleurs, à l’huile d’œillette, donne naissance à une peinture inaltérable dont la couleur, dans sa profondeur et sa luminosité est quasiment éternelle.
La Manufacture a toujours été, depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, pilotée par des hommes sensibles à la qualité et au respect de l’artiste et de sa création.
Des artistes-peintres passionnés, guidés par la couleur
Qui mieux qu’un peintre pouvait être le fondateur de la légendaire Manufacture de Couleurs Leroux !
Nous sommes en 1910, il se nomme Martial Leroux.
Né le 22 décembre 1886, à Laeken en Belgique au sein d’une famille d’artisans, son père, Georges Leroux, surnommé Le Grand Français , était maître-tapissier à la cour du Roi des Belges et peintre amateur. Sa mère, Cécile Van Den Eede, était flamande. C’est ainsi, baigné depuis sa naissance dans un environnement artistique, qu’il s’adonne dès le plus jeune âge à la peinture. Cette passion ne le quittera plus jamais. A quatorze ans, il devient soutien de famille de sa mère et de sa jeune soeur, car son père, suite à un accident, se retrouve paraplégique. La famille Leroux déménage à Hautmont près de Maubeuge (France). Martial Leroux y apprend le métier de peintre en bâtiment.
Georges Leroux. Maître-tapissier à la cour du Roi des Belges et peintre amateur.
Martial Leroux, le fondateur de la Manufacture Leroux en 1910.
Naissance de la Manufacture Leroux, écrin de la couleur
En 1910, Martial Leroux crée à Hautmont une fabrique de couleurs à l’huile pour le bâtiment, qu’il installe dans une ancienne verrerie en 1919.
Il se marie en 1913 avec Alice Delleur, fille d’Alexandre Delleur, directeur de la fonderie “La providence”. Sa fille Jeanne naît en 1914.
Après la 1ere Guerre mondiale, la reconstruction aidant, la fabrique de Couleurs Leroux connaît une certaine prospérité. Plus d’une cinquantaine de personnes sont alors salariées par la Manufacture.
Tout en gérant son entreprise, Martial Leroux, peintre autodidacte, donne libre cours à son amour pour la peinture artistique. Amateur de chimie et de mécanique, Il commence à fabriquer ses propres couleurs en utilisant les pigments et les recettes de sa fabrique. Des bleus, des rouges, des jaunes, c’est alors toute une palette de couleurs étincelantes qui s’expriment sur ses tableaux. Dans son entourage, intrigués, ses amis peintres tels que Leleu, Ruffin, sont curieux de ses belles couleurs. Ils les testent et les adoptent. Martial commence alors à développer une petite activité de peintures pour artistes qui ne fera que grandir au fil des années.
Sa petite fille Agnès, se souvient : “j’ai vécu avec mon grand-père jusqu’à l’âge de 13 ans, jusqu’à son décès en 1959. Ce sont des souvenirs d’enfance. Il m’appelait dans son atelier, et me disait “regarde”. Toute la maisonnée tournait autour de sa peinture. Souvent, ma mère, ma soeur et moi l’accompagnions “sur le motif”. Cela m’amusait beaucoup de voir les gens le regarder peindre”.
Martial Leroux et sa fille Jeanne à droite de la photo.
Toujours les mêmes gestes depuis 1910.
Menton et les lumières du sud
En 1950, Martial Leroux tombe malade. Son médecin lui conseille, comme c’était la coutume à l’époque, d’aller se soigner sur la Riviera. C’est ainsi, qu’il part avec sa femme, sa fille et ses deux petites filles s’installer à Menton.
La lumière méridionale métamorphose alors sa palette et la facture de ses tableaux qui étaient plutôt de style flamand.
Les dernières années de sa vie ne seront que consacrées à la peinture, la Manufacture d’Hautmont étant gérée par un homme de confiance.
La transmission du savoir-faire
Après le décès de Martial Leroux, c’est sa fille Jeanne, qui reprend les rênes de l’entreprise. Au mariage de sa fille Agnès, son gendre, Bruno, content de quitter sa vie parisienne de cadre supérieur dans une grosse entreprise, reprend la direction de la Manufacture en 1970. Heureux de changer de vie, il préfère pratiquer une activité à taille humaine, un artisanat noble.
Il transfère l’entreprise familiale au Moulin de Villiers-sur-Tholon, en Bourgogne, dans le département de l’Yonne, qu’il gère jusqu’en 1997.
En 1998, Marcel Reynaud, artiste-peintre utilisateur des Couleurs Leroux depuis l’âge de 18 ans, devient propriétaire de la Manufacture. Il a à coeur de préserver et de maintenir la Manufacture tant sur le plan qualitatif, que sur le plan humain comme Jeanne et Bruno l’ont fait avant lui.
En 2010, l’entreprise déménage à Joigny, toujours en Bourgogne. Aujourd’hui, elle accueille les Artistes au sein de ses locaux du lundi au vendredi.