Une couleurs à l’huile, comme son nom, l’indique, est composée d’huile et de pigments. C’est le liant qui donne son nom à la couleur. Ainsi une peinture à l’eau aura comme principal liant … l’eau.
Les différentes huiles servent avant tout à fabriquer soi-même des médiums ou de la peinture. Mais, attention, on ne peut pas utiliser n’importe laquelle. Elle doit avoir naturellement un pouvoir siccatif (qu’elle soit séchante) et doit être stable dans le temps (non jaunissante de trop). Oubliez les huiles d’olive et colza, elles ne présentent de l’intérêt qu’en cuisine et sont même réellement néfastes pour la peinture !!
Donc, il faut une huile “assermentée beaux-arts” qui aura d’ailleurs, avant tout usage, subi des raffinages spécifiques, bien connus des fabricants actuels.
Voici quelques explications sur la composition de chaque huile et sont utilisation spécifique.
Les quatre grandes huiles de l’artiste
Sont nominées … l’huile de lin, l’huile d’oeillette, l’huile de carthame et l’huile de noix. Voici quelques explication pour bien choisir votre huile spécialement transformée pour la pratique de la peinture.
Huile de lin
L’huile de lin est celle contenu dans les graines. Elle est depuis plus de 500 ans considérée comme le liant le plus important pour les couleurs à l’huile. Mais pour qu’elle soit utilisable dans le domaine des beaux-arts, il faut que la graine soit mûre au moment de la récolte. Si non, la graine sera utilisée en savonnerie ou, à la rigeure, pour fabriquer des siccatifs. Quand aux tiges, elles sont transformées en toiles.
Pour la petite anecdote, à l’époque, les graines de lin mûres provenaient de toutes les parties du monde. Ainsi, l’huile qui en découlait, pouvait s’appeler “huile de Pays, huile de Bombay, huile Plata, huile Baltique”.
Comme l’huile crue n’est pas utilisable en peinture (elle sèche très lentement et ne permet pas une bonne dispersion des pigments), il faut, soit la clarifier, soit la cuire.
Huile de lin clarifiée
elle a subi un repos prolongé à l’air. Exposée aux rayons du soleil, elle se clarifie naturellement. On obtient ainsi un produit final très pur et aussi incolore que possible. Elle a la réputation d’être la meilleure car elle reste transparente et confère beaucoup de souplesse aux couches de couleurs. C’est la plus siccative des huiles. Elle est plutôt utilisées avec les couleurs foncées ou peu siccatives. Cependant, elle jaunit légèrement dans le temps.
Astuce: l’huile de lin jaunissant considérablement dans le noir, un tableau peint à l’huile et conservée dans le noir jaunira donc fortement. Exposez cette œuvre à la lumière pour qu’elle retrouve ses couleurs d’origine. Ainsi, il est recommandé de conserver les flacons d’huile de lin dans un endroit éclairé.
Son utilisation :
- pour préparer soit même de la peinture et du médium à peindre
- pour augmenter la brillance et prolonger le temps de séchage du film de peinture
- peut être diluer avec de l’essence de térébenthine ou de pétrole
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Huile de lin cuite
C’est un procédé connu depuis les frères Van Eyck, peintres flamands du XVe siècle, considérés comme les inventeurs de la peinture à l’huile. Lire notre article L’invention de la peinture à l’huile.
L’huile chauffée, reçoit de l’oxygène et des siccatifs. Partiellement oxydée, cette huile cuite sèchera alors plus vite. Plus légère, elle est d’apparence plus visqueuse et brillante. Si vous utilisez cette huile, n’ajoutez surtout pas de siccatif supplémentaire parce qu’elle en contient déjà. Ils influeront sur la durabilité du film de peinture en accélérant le processus de vieillissement et provoqueraient des brûlures irrémédiables.
Son utilisation :
- pour préparer soit même de la peinture et du médium à peindre
- il ne faut pas l’utiliser dans les premières couches de peinture
- peut être diluer avec de l’essence de térébenthine ou de pétrole
Huile noire
Elle est obtenue en ajoutant à l’huile lors de sa cuisson 1% maximum de son volume en plomb (litharge). Le but étant d’en diminuer encore le temps de séchage. Liant très apprécié, notamment au XIXe siècle, il a été exagérément utilisé. Et les conséquences sont aujourd’hui visibles sur de nombreux tableaux de cette époque (craquelures prématurées, crocodilage, peau de crapaud ou voile noire de surface). Cette huile est aujourd’hui interdite en France à cause de la toxicité du plomb qu’elle contient.
Huile de lin polymérisée ou standolie
Aussi appelée Stand oil en anglais. Elle obtenue en réchauffant l’huile de lin sans exposition à l’oxygène. Ainsi l’huile change chimiquement sans qu’elle s’oxyde. On obtient une huile plus fluide, plus brillante, plus longue à sécher et moins jaunissante. Elle est idéale pour l’exécution des glacis et l’élaboration des médiums.
Son utilisation :
- pour préparer soit même de la peinture et du médium à glacis traditionnel
- elle augmente la brillance des couleurs et leur temps de séchage
- il ne faut pas l’utiliser dans les premières couches de peinture
- à utiliser uniquement dans les dernières couches de peinture pour faire des glacis
- peut être diluer avec de l’essence de térébenthine ou de pétrole
Huile d’oeillette (huile de pavot noir)
Cette huile est extraite de la graine de Papaver somniferum L. Elle est surtout cultivée comme une plante médicinale produisant l’opium d’où est extraite la morphine. Elle est également très convoitée en cuisine, tant par sa composition que pour son goût naturel de graine mûre.
L’huile d’oeillette est très claire et fluide. Elle ne jaunit pratiquement pas. C’est pourquoi elle convient parfaitement aux couleurs claires. Comme elle sèche moins vite que les autres huiles, il ne faut l’appliquer que dans la dernière couche de peinture, pour faire les détails par exemple. C’était l’huile préférée des peintres flamands.
Cette huile a été recherchée par les artistes en fin du XIXe siècle car, disait-on, elle ne jaunissent pas comme l’huile de lin. Pourtant, beaucoup d’entres eux se plaignaient également d’une durée de séchage exagérée, favorisant ainsi l’accroche des poussières. Observations qui sont toujours d’actualité d’ailleurs.
Son utilisation :
- pour préparer soit même de la peinture (en particulier les couleurs claires) et du médium à peindre
- il ne faut pas l’utiliser dans les premières couches de peinture
- peut être diluer avec de l’essence de térébenthine ou de pétrole
Découvrir l’huile d’oeillette Leroux
Huile de carthame
L’huile est extraite d’une plante méditerranéenne assez proche du chardon. Elles est assez proche de l’huile de lin, avec laquelle elle peut être mélangée d’ailleurs.
Elle est claire et plus siccative que l’huile d’oeillette. Comme elle ne jaunit pas, elle est particulièrement adaptées pour une utilisation avec les couleurs claires. Elle est appréciée par les peintres car elle accentue la fluidité et apporte de la brillance aux couleurs.
Huile de noix
L’huile de noix est extraite des fruits. Elle a été beaucoup utilisée et même préférée par les anciens, à l’huile de lin. Elle sèche plus vite et jaunit moins. Cependant comme sa fabrication est exigeante et longue, pour des raisons économiques, elle n’est aujourd’hui quasiment plus présente dans les ateliers des artistes.
16 Avis
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Bonjour, je viens de nettoyer uen estampe chinoise ancienne sur toile collée sur bois.. le résultat est terne mais je ne veux pas mettre un vernis de peur d’abîmer. Puis-je terminer avec de l’Huile de carthame, afin de faire ressortir les couleurs ?
Merci pour votre réponse-
Auteur
Bonjour Viviane,
Si vous souhaitez faire ressortir les couleurs d’une peinture à l’huile sans pour autant lui appliquer un vernis final composé d’une résine dure, je vous conseille d’appliquer un vernis à retoucher. Il est tendre et peut se retirer facilement au white spirit. Ainsi vous aurez une unité de surface (sans matité ni embus) et une protection contre les poussières et autres salissures.
Bien cordialement.
Perrine
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Bonjour, je cherche à donner un aspect de gras à des traits de crayons de couleurs. Je pensais induire le papier auparavant avec de l’huile de lin. Cependant on me la déconseillé avec l’argument que l’huile de lin ferait avec le temps disparaître le support papier. Merci de me donner votre avis!
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Auteur
Bonjour,
Merci pour l’intérêt que vous portez à notre article.
Il est vrai que l’huile de lin risque d’altérer votre support papier. Tout d’abord, il y aura un jaunissement inévitable qui aura pour consequence de modifier les couleurs de votre dessin. Puis avec le temps, l’oxydation de l’huile va attaquer la cellulose contenue dans le papier. Aussi, je vous conseille, pour obtenir un aspect de surface brillant, d’utiliser un vernis en bombe qui donnera à votre création cet aspect gras que vous recherchez. Sur notre site, nous proposons à la vente les vernis Sennelier de très grande qualité spécialement conçus pour cet usage.
Toute l’équipe Leroux vous souhaite de bons moments de création.
Perrine
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Bonjour
Puis-je utiliser de l’huile Standolie avec des pastels gras
je cherche une huile ne jaunissant pas car j’ai eu dernièrement des gros problèmes de jaunissement sur des œuvres au pastel gras que j’avais travaillées avec de l’huile de lin et stockées dans des cartons.
Merci par avance pour votre réponse
Agnès-
Auteur
Bonjour,
je pense que vous pouvez tout à fait utiliser de la Standolie comme liant avec vos pastels gras au même titre que l’huile de lin. Cependant il ne faut pas oublier que la Standolie est plus dense, plus visqueuse, plus siccative, plus brillante et plus résistante à l’humidité. Elle est également moins jaunissante que toutes les autres huiles de lin.Concernant le problème de jaunissement de vos oeuvres, ce n’est pas grave, et c’est probablement due aux conditions de stockage. Je vous conseille d’exposer vos dessins à la lumière naturelle pendant plusieurs jours, en évitant absolument le soleil directe. Normalement, les couleurs devraient retrouver leurs éclats.
Effectivement, dans l’obscurité, l’huile de lin s’assombrit fortement. C’est pourquoi, si vous rencontrer le même problème de jaunissement avec des tableaux à l’huile, effectuez la même opération.J’espère avoir répondu à vos attentes. Je vous souhaite une excellente journée.
Bien à vous.
Perrine
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Bonjour
En cours de peinture notre professeur nous faisait un mélange 3/4 medium 1/4 huile de lin. Et l on commençait. Notre tableau directement sans autres superpositions . Et c est très beau. Quel est votre avis ?
Merci beaucoup pour votre réponse-
Auteur
Bonjour Madame,
votre professeur de peinture est dans le vrai. Le fait d’ajouter un médium (dans votre cas je suppose à peindre) apporte de la souplesse, de la fluidité et de la brillance à votre peinture. Le mélanger avec de l’huile permet, si besoin, de respecter tout au long de votre travail, si vous travaillez en couches successives, de respecter la règle “gras sur maigre”.
En un mot … ne changez pas de professeur 😉
Merci pour l’intérêt que vous avez porté à notre article. Bonne fin de journée.
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Bonjour j’ai une petite interrogation au sujet de l’huile de lin…peut-on remplacer l’huile de lin purifiée par de l’huile de lin première pression à froid ? Merci
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Auteur
Bonjour Monsieur. Nous conseillons toujours d’utiliser une huile purifiée, c’et à dire clarifiée, car elle ne jaunie pas dans le temps et ainsi n’altère pas l’intensité des couleurs. Bien cordialement. La Manufacture.
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bonjour je suis nucicultrice et je fais mon huile de noix , merci de bien vouloir me conseiller pour l’utiliser en peinture.
faut ‘il un lient ou doit ont la mélanger directement au couleurs ? le séchage est ‘il plus long? et la conservation est elle correcte.-
Auteur
Bonjour Madame.
Il est tout à fait possible d’utiliser l’huile de noix première pression à froid comme liant de broyage. C’est une huile qui sèche facilement et qui jaunit peu dans le temps. A condition qu’avant utilisation, elle ait subi plusieurs traitements.
Dans un premier temps, afin que l’huile de noix conserve une siccativité optimale, il faut que la vitamine E qu’elle contient soit éliminée.
Ensuite, pour qu’elle ne jaunisse pas dans le temps, les mucilages doivent absolument être supprimés au maximum. C’est pourquoi, après filtration de votre huile de noix, il est impératif que vous la laissiez se clarifier plusieurs semaines à la lumière du soleil. Il est important également, qu’après traitement, votre huile ait conservé sa fluidité et son onctuosité pour que le mélange avec les pigments secs soit convenable. Nous vous souhaitons de belles découvertes picturales et vous remercions pour votre question qui complète utilement notre article.
Cordialement. La Manufacture Leroux.
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Je voudrais nettoyer un tableau peinture à l ‘huile . On préconise de mélanger 1/2 terebanthine et 1/2 huile de lin rectifiée. Je n’ai trouvé que de l’huile de lin clarifiee : est-il possible d’utiliser ce produit à la place de l ‘huile rectifiée ? Merci de votre aide .
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Auteur
Bonjour. Merci pour votre question intéressante qui soulève différents points.
Tout d’abord parlons de la distinction entre l’huile de lin rectifiée et l’huile de lin purifiée : la première est une huile à laquelle on a ajouté un autre auxiliaire, comme de l’essence de térébenthine, afin d’obtenir un médium à peindre; la deuxième, en revanche, pure et utilisée comme liant, a simplement était filtrée et exposée à la lumière du jour pour qu’elle se clarifie et n’altère pas les couleurs.
Ainsi si vous utilisez une huile de lin rectifiée à laquelle vous ajoutez de l’essence de térébenthine, vous ne ferez que augmenter sa concentration en essence de térébenthine, mais cette préparation n’est pas un nettoyant. Appliquée sur un tableau parfaitement sec, elle vous permettra uniquement d’en raviver les couleurs et d’atténuer les embus éventuels (un peu comme un vernis à retoucher).
En revanche, si vous souhaitez nettoyer votre peinture à l’huile, je vous conseille d’utiliser tout simplement une éponge (ou un chiffon doux) humide et légèrement savonneuse (savon de Marseille ou savon noir). Cela vous permettra de retirer en douceur les poussières et les petites saletés (du type chiures de mouches, très fréquentes sur les vieux tableaux). Toutefois, si vous voulez un nettoyage plus en profondeur, je préconise de vous adresser à un restaurateur de tableaux. Effectivement, le nettoyage est une opération très délicate et irréversible. Un professionnel sera utiliser les bons mélanges de solvants afin de ne pas altérer les couches picturales délicates telles que les glacis. Bien cordialement.
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Bonjour !
Un grand bravo pour votre nouveau site
Un grand merci aussi
Je vais animer un atelier de peinture prochainement, je vous référencerai à mes élèves-
Bonjour. Toute l’équipe vous remercie chaleureusement pour votre avis très positif sur le contenu de notre site. Il est toujours très constructif pour nous d’échanger avec les artistes.
Nous vous souhaitons bonne chance pour l’ouverture de votre atelier. N’hésitez pas à nous laisser un avis sur Facebook et/ou Google si vous le souhaitez. Nous avons aussi un compte Instagram ou vous pouvez poster des photos avec le hashtag #couleursleroux
Bonne création et à bientôt sur notre site.
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